Histoire de Saussignac : de 1053 à 1789


Comme tant d'autres vieux clochers périgourdins, c'est à une villa gallo-romaine, dont les vastes dépendances couvraient le pays, que Saussignac doit son origine. Cet établissement prospérait bien avant Charlemagne, mais on ne saurait assigner une date à sa fondation.

Tout commence donc par une église et sa paroisse vers 1053 : Santus Martinus de Saussignac. Salsignac en 1117, Sarsignac ou Salsinhac en 1286 se traduit étymologiquement  par «saracenorum ignis», feu, incendie, destruction des Sarrazins ? Saussignac représente-il un nom de personne gallo-romain accompagné de –acum, probablement un dérivé du latin «grand» et «fier», noble» ?
 
Aux beaux jours de la chevalerie, la paroisse déjà florissante de Saussignac dépendait de la seigneurie de Bergerac, et son église appartenait à l'abbaye Sainte-Marie de Saintes. En 1286, Marguerite Rudel (une terre de Saussignac porte encore son nom), dame de Bergerac et vicomtesse de Turenne, donna Saussignac, avec tous droits de haute, moyenne et basse justice, à un membre de la noble famille d'Estissac qui possédait et habitait déjà le château voisin des Tours de Lenvège. En vertu de cette donation, Saussignac prit rang parmi les juridictions de la province, vécut d'une vie propre, eut son château, ses seigneurs, ses officiers de justice, ses lois, ses coutumes et ses usages.

Trois siècles plus tard (1586), le dernier d’Estissac fut tué à la fleur de l’âge par Biron, l’infidèle ami d’Henri IV, dans un duel sous la neige resté célèbre. Ce combat eut pour cause une enfant de douze ans, Anne de Caumont, la plus riche et peut-être la plus belle héritière de France, que Biron voulait épouser et dont l’honneur fut défendu par son fiancé le Prince de Carenci, et ses seconds d’Estissac et La Batie. Les trois perdirent la vie.
 
Aux Estissac succédèrent les Caumont Lauzun dans la possession des terres de Saussignac. Le père du duc de Lauzun vendit la seigneurie en 1615 à Pierre d’Escodeca de Boisse, l’un des grands hommes de guerre du temps de louis XIII. C’est ce dernier qui fit commencer le château, mais il ne put en terminer la construction. Assassiné par les protestants en 1621, sa mort arrêta les travaux qui ne furent repris qu’au siècle suivant et ne furent jamais achevés.


Le château, qui occupe la partie la plus élevée du bourg, développe ses deux énormes pavillons et ses trois corps de logis mansardés avec l’imposante grandeur des habitations seigneuriales de XVIIe siècle. Il avait le titre de baronnie. Le dernier seigneur de Saussignac fut Emmanuel-Louis, marquis de Pont St Maurice (1739- ?), lieutenant général et ambassadeur qui joua un rôle considérable dans la politique des dernières années du règne de Louis XVI. Il conserva cette terre jusqu'à la Révolution.


Dernier propriétare de Saussignac 1.jpg
Emmanuel-Louis, Marquis de Pont St Maurice (1739- ? )

La Dordogne connait une période plutôt calme au XVIIIème siècle, malgré les disettes, et pendant la révolution de 1789, l’agitation n’a rien à voir avec les guerres de Vendée.


De 1870 à 2021


Depuis, Saussignac a joui d’une tranquillité absolue, et cela encore aujourd’hui !

Certes, comme dans tous les villages de France, ses enfants participent aux guerres de l’Empire, et à celles de 1870, 1914 et 1939. En 1939, les habitants de Saussignac et toute la Dordogne voient leur paisible vie basculer.



58W1_Carte_et_liste_demarcation_Dordogne_web.jpg


Pour les frontaliers de l'Allemagne, le début de la guerre sonne l'heure de l'évacuation. Dès le 1er septembre, 325 000 Alsaciens sont évacués vers le Sud-Ouest de la France, dont 80 000 en Dordogne. Ce n'est que peu à peu que des amitiés se sont liées avec la population locale. Aujourd'hui encore, de nombreux villages alsaciens ou lorrains sont jumelés avec des villages du Sud-Ouest. Une charte de jumelage a été signée le 24 août 1991 à Ottrott entre M. Gaston GERAUD, maire de Saussignac et M. Jean SCHREIBER, maire d’Ottrott.


immigration alsacienne 2.png


Après la guerre, l’agriculture autour de Saussignac se spécialise : vignes (450 ha), pruneaux (55 ha)... sur une superficie totale de 897 ha. Bien qu’aucune industrie ne s’y implante, tout un réseau de petites entreprises se développe. Ce n’est qu’avec la construction des autoroutes A20 et A89 que notre département va sortir de son enclave, et le village avec.

En 1982, le vin liquoreux de Saussignac devient une Appellation d’Origine Contrôlée. Rabelais vantait déjà les vertus de ce vin dans son Pantagruel : « Ces moines défricheurs de Monestier et grands buveurs de Saussignac ».

Fin 2003, Saussignac intègre dès sa création la communauté de communes des Coteaux de Sigoulès. Celle-ci fusionne avec l'ancienne Communauté d'Agglomération Bergeracoise au 1er janvier 2017 pour former la nouvelle Communauté d'Agglomération Bergeracoise. De nos jours, le tourisme, et surtout l’oenotourisme, ne cessent de se développer ; la préservation et la valorisation du patrimoine architectural et paysager constituent un atout primordial pour le développement du village.